Grandma’s Ashes / Decasia / Witchorious, Issy-Les-Moulineaux
WITCHORIOUS
La formation française de sludge garage Witchorious comble au pied levé la place laissée par l’annulation de Mars Red Sky qui devait etre la tête d’affiche. Le trio ouvre donc cette soirée tout en nuances avec un guitariste chanteur tres expressif, un batteur énergique et une bassiste qui donne aussi de la voix et nous régale par de nombreux mouvements de cheveux.
Des passages lents à la lourdeur appuyée, lancinante qui parle aux zones d’ombres en soi, s’alternent avec les phases plus énergiques, marque de lâcher prise, qui s’expriment comme des bulles de rage. Le style de Witcherious est marqué par des consonnances tout droit sorties des années 60, et qui nous plongent dans l’ambiance d’un bar clandestin, mais sans les inconvénients.
DECASIA
Deuxième acte, un trio aussi, 100% masculin celui-ci. Perfecto, instruments rutilants, et riffs décapants, avec quelques touches Vintage, c’est ça Decasia. Un son qui vous vrombi dans le crâne et dans les tripes un retour dans les seventies, mais dans sa version sans concession. Une présence de scène folle, le chanteur vie sa performance a fond, tant qu’il est parfois pris de tressautements.
Soudain, une ballade, de celles qui commence doux puis dont la rythmique puissante donne du coffre et de l’intensité progressivement. Un blues éraillé dans la voix ne peut que vous conquérir. Non pas que l’ouïe, mais vous atteint dans les vibrations de votre corps.
Comme quoi les frenchies aussi savent chanter le blues version stoner rock avec brio. Une précision d’horloge suisse et une fraicheur tres appréciable.
GRANDMA’S ASHES
Quel plaisir de revoir ce power trio ! Grandma’s Ashes est la preuve en chair et en talent que les filles déchirent tout. Eva, Edith et Myriam qui ont été une respiration pendant le confinement, un livestream enregistré à Issy d’où elles sont originaires, qui malgré l’absence de public avait marqué par une performance pleine d’énergie brute. Le temps a passé, et Grandma’s Ashes a fait son bonhomme de chemin, une route 2023 qui est d’ailleur passé par Clisson et Paris avec un total de 53 dates ! Et ce soir, pour inaugurer 2024, elles reviennent à domicile nous dérouler un set tout en puissance et nuances, avec leur sludge aux accents résolument doom rock, teinté d’une suavité vocale qui apporte beaucoup, et des passages psychédéliques à souhait.
Eva arbore une chevelure Rose et Edith du bleu, mais leur talent pourrait se passer de leurs fantaisies de look. Une aisance sur scène qui s’est approfondie, Edith est précise a sa batterie, Myriam incarne sa guitare, et Eva nous enjôle de son chant pendant que sa basse résonne intensément dans la balance des sonorités du groupe. Leur invitation a chanté avec elles ne se fait pas attendre, et Eva remercient le public en fin de set.
Un grand merci à TERTRAlens pour ce live reportage et ces magnifiques photos!