Live Reports

HOWARD : BACKSTAGE BY THE MILL LIVE REPORT EN FRANCAIS

Le vendredi 6 janvier a marqué le début de 2023 en beauté avec le lancement du nouvel album Event Horizon du groupe Howard, qui a eu lieu au Backstage By The Mill, un petit local branché se trouvant à l’arrière du bar O’Sullivan’s, tout près du Moulin Rouge. On a été pour célébrer. Et célébrer s’avérerait être exactement le bon mot.

Il convient de dire que Howard est un groupe aux influences très marquées, mais qu’en dépit de cela, il sonne et ressemble tout à fait à un groupe de son époque. Bien évidemment, chez K-RPM, on a  écouté en boucle Event Horizon depuis qu’on a mis la main sur le disque et on mourrait d’envie de l’entendre en direct, d’autant plus qu’on ne les avait jamais vus sur scène auparavant. On a évité YouTube pour les découvrir, pour la simple raison que les œuvres d’Howard nous avaient clairement déjà démontrées qu’ils allaient nous éblouir en concert. Ce qui a provoqué, en effet, une certaine anticipation personnelle quant à la soirée. Et puis pourquoi pas ? La semaine était difficile, et on était en droit de chercher une raison de décompresser. Et franchement, y a-t-il un meilleur remède que d’être confiné à l’intérieur d’une salle pendant qu’un groupe grandiose se déchaîne devant vous tandis que le reste du monde, et tout ce qu’il contient, est embarré à l’extérieur? Non, je ne pense pas.

Vu le planning serré, il n’y avait que peu de temps à consacrer à faire démarrer les choses, et ce fut chose faite, puisque Djiin arriva sur scène de bonne heure… mais on parlera de Djiin dans un article dédié (puisque c’est comme ça qu’on fait les choses par ici), alors passons directement au plat de résistance.

Suite à une rotation éclair, les projecteurs se braquent sur les stars de la soirée. Une rapide discussion avec le batteur Tom Karren avant le début du show confirme qu’ils démarreront avec le morceau favoris de K-RPM, I Hear A Sound. Ce titre nous a époustouflé toute la semaine, nous remémorant les premières fois où nous sommes restés bouche bée à l’écoute d’un enregistrement live de Jeff Buckley – connu sous le nom de JB dans sa version la plus dense et la plus intense. Et le voilà, en direct, ouvrant le spectacle, tout aussi génial qu’on l’avait imaginé.

On adorait ça ! Ils adoraient ça, et comment ne le pourraient-ils pas ? En effet, ils jouaient exceptionnellement bien. Le public était entre leurs mains.

La setlist nous a offert six morceaux du nouvel album mélangés à quelques pistes du premier, Obstacle. Ces deux albums se côtoient sans problème, bien que Event Horizon donne l’impression d’être plus abouti. Occasionnellement, Howard frôle le rock progressif, mais les titres sont volontairement courts, et les montées en puissance arrivent à toute vitesse. Les moments calmes sont magnifiques et les moments let’s go sont divins. Pour les encores, les classiques Evil et Moan, tirés de leur premier EP, nous furent offerts, sans la moindre faiblesse tout au long du concert. Il est clair que le groupe Howard offre un spectacle qui mérite d’être vécu en direct.

Le niveau de virtuosité des musiciens sur scène ce soir ne laisse aucun doute non plus. JM Canoville, chanteur et guitariste, dont l’inventivité de n’importe quel instrument en main est la clé du son du groupe, a la voix et le style propre à un chanteur de rock légendaire. Tom Karren à la batterie possède la gamme et la solidité indispensables pour permettre à Raphaël Jeandenand sur synthétiseur/clavier/thérémine, (qui lui, semble être le mélange d’un savant, d’un geek et d’un rockeur à part entière) de jouer librement de ce dont ill a envie. Raphaël remporte une des plus grandes ovations de la soirée lorsqu’il saisit le thérémine fixé sur une pièce d’éclairage conique à ses côtés. Un élément crucial de son orchestre, et un moment fort du spectacle. C’est à ce moment-là, alors que je regardais attentivement, oubliant la musique pendant ne serait-ce qu’un instant, que je me rendis compte de la bonne étoile que ces gars ont de se côtoyer : ensemble, ils créent ce que l’on pourrait parfois comparer à un véritable wall of sound non pas le genre meurtrier à réverbération, mais une sorte de surcharge sonore que nous recherchons dans les concerts de rock. C’est de la magie.

« On n’est que trois amis », déclare JM à la foule plus tard pendant le spectacle, comme si l’on ne l’avait pas remarqué…! Pas besoin d’être collé à l’avant pour le constater. On pouvait le voir même du fond de la salle. Mais surtout, on pouvait le ressentir.

Tout comme leur complicité, le niveau d’énergie ne s’est jamais atténué. La foule était de plus en plus déchaînée à mesure que les jams se succédaient, des dollars (du clip Bankable Sermon) étaient jetés dans les mains de la foule, JM et Raphaël échangeaient leurs instruments contre des basses, Tom surgissait de derrière son kit pour entonner une sérénade avec une flûte … le destin se réalisait.

Howard est un groupe de rock français au talent rare qui aura, si tel est leur souhait, une large audience internationale. Ne vous plaignez pas dans quelques années de ne pas les avoir vus de près lors d’un concert intime ; courez plutôt les voir avant que les scènes sur lesquelles ils jouent ne commencent à croître en taille !

Finalement, il parait qu’une tournée soit prévue, une tournée qu’on marquera comme un événement majeur dans notre calendrier de l’année à venir. Et en attendant, on compte les jours.