Live Reports

GRANDMA’S ASHES : FILE-7, MAGNY LE HONGRE

Sous le nom troublant de Grandma’s Ashes, Eva, bassiste et chanteuse, Myriam, guitariste et Edith à la batterie, sont venues nous envoûter, le temps d’une messe, pardon, concert express … oui, ça annonce bien la couleur.

C’était à la salle du File 7, dans l’est de la banlieue parisienne, le samedi 13 mai 2022. On est venu en duo avec Brian, photographe de K-RPM, qui a déjà été les voir en concert à la Maroquinerie le 14 avril, il en était revenu totalement stupéfait. Et donc on a voulu capturer ces moments et vous partager cette chronique, histoire que vous aussi soyez autant hypnotisés que nous. C’était en première partie avant les tonitruants Pogo Car Crash Control.

Dans la salle, les spots jaunes-blanc s’éteignent quelques instants pour se réincarner en un mélange bleu-violet mystique et les premières notes longues et ténébreuses de guitare résonnants dans la salle marque ce début de cérémonie. Trois silhouettes apparaissent sur scène d’un pas certain et se lancent dans la première chanson Cold Touch. On ne voit pas très bien ces trois femmes

mais on les entend certainement bien. Ce morceau nous met dans ce bain envoûtant auquel on ne s’attendait pas, poursuivi par un refrain qu’on pourrait comparer à une incantation.

Dépaysé et troublé, le public se laisse volontiers emporté, évidement, il est possédé. Éva, Myriam et Edith le savent. Elles s’échangent des regards discrets et complices. Elles gèrent chacune leur instrument de magie, sont sûres d’elles, concentrées et ont une mission à accomplir : exprimer leur talent, unir leurs forces et nous envoyer du lourd. Leur son vibre. C’est un son enragé, électrique, obscure, franc, brute et mélancolique. Leurs sons et leurs incantations nous emportent vers un autre monde. Bienvenue dans le monde de Grandma’s Ashes.

La salle est comble. D’une voix à la fois douce et assertive, Éva au bout de quelques chansons prend la température à un auditoire qu’on découvre varié, « est-ce que vous êtes chauds ?! » ose-t-elle nous demander. Chauds ? Ou plutôt glacés par cette performance magnétisante, oui, on ne demande qu’à continuer à baigner dans la magie du rock progressif de Grandma’s Ashes.

Les morceaux se succèdent, avec nos favoris ici chez K-RPM : Spring Harvest, Cassandra et Caffeine entre autre. Plus ils s’enchaînent, plus la communion se renforce entre le trio et son public. Les gens sortent leur téléphone pour en garder un souvenir, ils battent le rythme avec la tête dans le vacillement hypnotique des jeux de lumières.

Le point culminant de cette cérémonie est au crescendo de Caffeine. Il aurait été certainement présidé par le saint esprit de l’inoubliable Peter Steele (de Type O Negative – on en est terriblement fan ici chez K-RPM). Ce sont des accords sombres et lourds, qui renvoient des échos sanglants dans la salle. Myriam entame son solo hypnotique. À la suite de ça le trio psalmodie Caffeine, la lumière est rouge, on est au cœur du sort.

Grandmas Ashes donne tout, c’est absolument fascinant et vers la fin, Éva brandit sa basse. On découvre au dos de son instrument le message More Women On Stage, mouvement qui a pour but de donner plus de visibilité aux femmes dans la musique. Éva, Myriam et Edith le représentent très bien. Ça prend tout son sens.

On sait que c’est la fin de la cérémonie. Tout le monde s’embarque. Le son est décuplé. Le live transcende l’album et les derniers accords résonnent dans la salle. Une explosion d’applaudissements et de cris se fait entendre. Le trio de Grandma’s Ashes vient de réaliser une performance incroyable, fusionnant musique et occultisme. Leur prestance est professionnelle et à la fois très personnelle. On adore.

Merci à vous Grandma’s Ashes, on se revoit quand ?