Live Reports

SAXON, LE TRIANON, PARIS : LIVE REPORT EN FRANCAIS

Après avoir été reportée en octobre, suite à une annulation de toute dernière minute due à un problème de lieu, nous retrouvons enfin les puissants Saxon dans le glorieux Trianon pour un spectacle à guichets fermés comprenant la setlist habituelle de leur dernière tournée européenne. 

Bien que l’on puisse considérer cette liste de titres comme un véritable recueil de leurs meilleurs succès, ils eurent la confiance d’inclure six titres de leur tout dernier et vingt-troisième album, Carpe Diem, une preuve de confiance en eux-mêmes et dans leur succès, 43 ans après la sortie de leur premier album, dont la grande qualité des chansons sélectionnées pour le spectacle de ce soir égale celle de leurs classiques. Si l’on devait établir la setlist nous-mêmes, nous pourrions l’égaler, mais nous ne pourrions probablement pas améliorer celle de ce soir ; nous aurions peut-être pu ajouter des morceaux telles que “Crusader” ou de “Motorcycle Man”, mais il n’y a pas eu un seul moment de terne dans l’ensemble du concert… ni de coupure pour faire un saut au bar pour déguster une bière à la sauvette ce soir-là.

Ce sont justement ces chansons, les anciens et les plus récents titres classiques, qui font d’un spectacle de Saxon ce qu’il est. Chaque titre est un classique à chanter en chœur et à faire vibrer l’air. Les pistes plus récentes conquièrent tout le monde en quelques mesures, en dépit de la réponse plus discrète à leur arrivée, délivrées avec une telle énergie qui est probablement, et pour être honnête, la seule surprise de la soirée. Or, quelle énergie ! Nigel Glockler, batteur, qui en est à son troisième passage dans le groupe depuis il y a 17 ans, et Nibbs Carter, bassiste, (entrés sur scène avec plus d’enthousiasme que beaucoup de musiciens d’un tiers de son âge, en donnant des coups de tête et en balançant des formes depuis l’ouverture, le titre de Carpe Diem, et ce jusqu’au classique NWOBHM ‘Princess of the Night’ qui clôture le concert) ont établi les bases sur lesquelles les guitares jumelles de Paul Quinn et Doug Scarratt ont pu s’appuyer.

Ce sont surtout les chansons et l’énergie qui rendent le spectacle inoubliable. Mais bien entendu, le leader Biff Byford, maintenant septuagénaire, parcourt la scène avec l’assurance d’une personnalité qui ne nécessite d’aucune aide pour trouver sa place, souriant à ses propres blagues, ayant l’air profondément heureux de se trouver sur scène, chantant de la même manière qu’il y a plus de 40 ans ; il est, faute d’une meilleure expression, la véritable star de ce spectacle. 

De nombreux chanteurs montent sur scène nuit après nuit en ayant quelque chose à prouver.  D’autres, au contraire, laissent la foule réclamer son droit de participation, mais Biff, avec son porte-micro à la main, son pied sur le moniteur et le ventilateur soufflant à travers ses cheveux blancs en arrière de son visage, est un des nôtres – et nous le savons tous. Ceci est une rencontre entre amis.

Cela ne prend pas longtemps avant qu’un mini mosh-pit ne soit visible par les retraités masqués observant depuis les balcons au-dessus, accentuant les différences d’âges dans la foule. Je vois trois, voire quatre générations entières de fans entassés sur les rangées de sièges – un signe, comme toujours, d’un spectacle de rock fantastique. Nul n’est trop jeune ou trop vieux pour assister à ce concert, et c’est l’un des éléments qui font d’un spectacle de Saxon une expérience à part entière.

Pour finir, nous avons droit à un bis comprenant cinq chansons (six, si l’on compte le medley de ‘Strong Arm of the Law / Solid Ball of Rock’ en tant que deux chansons), en commençant par un autre nouveau morceau, The Pilgrimage, et en finissant par les favoris de la foule, à savoir “747 (Strangers In The Night)”, “Denim and Leather” et enfin “Princess of The Night”. Il s’agit d’une réussite, qui nous laisse tous désireux de prolonger l’expérience.

(Je m’en voudrais, bien sûr, de ne pas terminer cette critique par la phrase “They came, they saw, they conquered…” parce que, voilà, il n’y a jamais eu de phrase plus véridique !).

Saxon Setlist Le Trianon, Paris, France 2022, Seize the Day