EMPTY FULL SPACE, Péniche Antipode, Paris
Après plus d’un an de préparation, Empty Full Space vient nous présenter en live son tout premier opus intitulé ‘From the limbo’. Le jeune quintet nous donne rendez-vous du côté du canal de l’Ourcq à Paris, et nous invite à monter à bord de la péniche Antipode, pour un voyage sonore hors du temps, destination: les étoiles.
Les présentations étant faites, il est temps d’accéder à l’antre du vaisseau, et de lever l’ancre, pour entamer cette croisière nocturne. Les voyageurs curieux embarquent en nombre. Ce soir on joue à guichets fermés. Peu avant 21h30 chacun se rapproche de la scène, créant une foule de plus en plus compacte. L’ambiance tamisée se réchauffe progressivement.
Le chanteur Nico entre dans l’arène et s’assied nonchalamment en tailleur, devant son pedalboard, guitare en main. Quelques accords commencent à tinter, amplifiés par les effets de reverb. La scène est plongée dans le noir. Seuls quelques spots colorés viennent éclairer le chanteur. Les musiciens rejoignent tour à tour leur place. Chacun est sobrement vêtu de noir, on va à l’essentiel. On baigne dans une atmosphère sombre, presque mystique et résolument rock. Ces codes ne sont pas sans me rappeler le groupe anglais Famyne, maîtres du rock psyché, supplément heavy. La soirée s’annonce sous les meilleurs auspices.
Le public acclame le groupe et le chanteur se lève. Le décollage est imminent. Les nappes instrumentales envahissent nos oreilles puis font vibrer tout notre corps, tous nos sens. Les silhouettes commencent doucement à se balancer sur les rythmes hypnotiques dans la fosse. Côté musiciens, chacun semble dans sa bulle, tout en restant connectés ensemble, par de discrètes œillades.
Les spectateurs avides de sons saturés sont de plus en plus happés par cet irrésistible chant des sirènes. Le voyage intergalactique vient tout juste de commencer et s’intensifie en même temps que le rythme s’accélère. Les esprits et les corps s’échauffent. Une certaine connivence s’installe entre le groupe et ses fans et amis venus les soutenir. L’atmosphère devient électrique et survoltée. Il fait chaud, la sueur et la bière (et la sangria) coulent à flots !
On se sent tantôt vibrer, tantôt planer. L’osmose et la communion envahissent la cale du navire. Les murmures éthérés de l’hypnotique ‘Have you seen the witch ?’ nous envoutent. La foule se déchaîne, les premiers pogos apparaissent sur le single Amnesia. Les mélodies entêtantes de l’orgue nous hantent et nous transportent. Le quai paraît déjà loin. On s’engouffre de plus en plus vers une galaxie inconnue, pour notre plus grand plaisir.
Le guitariste s’invite dans la fosse, au milieu des disciples à plusieurs reprises, et leur fera même offrande de sa chemise. La chaleur devient écrasante sur les corps et dans les cœurs. La mélodie accrocheuse de ‘The Wheel’ nous offre une courte trêve dans toute cette effervescence.
Enfin, le dernier titre ‘Morphogene’ nous invite à poursuivre notre périple vers un pays lointain, émanant des sonorités aux accents orientaux. Les danseurs semblent en transe, hypnotisés par des riffs plus saccadés qui reprennent de plus belle. Quelques silhouettes volent même au dessus de nos têtes. Les applaudissements retentissent et on scande en cœur : “Empty full space”! “Empty full space”! Le public exulte. La déferlante EFS nous ramène à bon port, marquant la fin de ce voyage musical interstellaire. On garde ces souvenirs, comme des rêves pleins la tête et des étoiles dans les yeux, en rejoignant la terre ferme.
Leur album est disponible depuis le 20 mars, sur toutes les bonnes plateformes d’écoute, et également en version CD ou vinyle auprès du label indie espagnol Spinda Records.
Un grand merci à Carole Portet pour ce live reportage !!
Photos par Caroline Landré