LES NUITS DE L’ALLIGATOR 2025 : QUINN DEVEAUX + JON MUQ // La Maroquinerie, Paris

Comme chaque année votre webzine préféré couvre au moins une date du festival Les Nuits de l’Alligator. En 2025 10 artistes tournent dans seize villes de France, pour notre et votre plus grand plaisir. Du blues et ses dérivés, toujours, et de jolies découvertes, toujours !

Cette année à Paris nous avons pu découvrir Jon Muq, un ougandais devenu américain d’adoption, et Quinn DeVeaux, voix puissante élevé à Muddy Waters.

JON MUQ

Il débarque sur scène seul avec une guitare acoustique et commence à nous raconter l’histoire de cette chanson : la première qu’il a écrite en anglais, à l’origine pour un ami qui voulait séduire une demoiselle (il paraît que ça a fonctionné! mais comme ils ne sont pas encore mariés, la chanson n’est pas encore enregistrée).

Et Jon va réitérer : chaque chanson aura droit à sa présentation, son histoire, avec une réelle envie de partage. Ce qui lui permet aussi de raconter son histoire, celle d’un gamin ougandais passionné de musique, qui chante en anglais avant même de le parler. Et ses chansons racontent son parcours : comment petit il imaginait son public dans sa tête et sa sœur jumelle pensait qu’il voyait des fantômes, comment il est parti au Texas en prenant l’avion pour la première fois, accueilli dans une famille avec 2 chiens qui lui apprendra (plus ou moins) à nager, comment la musique a littéralement changé sa vie une fois au Texas quand il a reçu un message de Dan Auerbach, rien de moins, qui a produit son premier album…

Il résumera sa pensée ainsi : “in life we all run from something, it can be bad, it can be good, but it takes courage to run” (dans la vie on fuit tous quelque chose, ça peut être mauvais, ça peut être bon, il faut du courage pour courir).

Et la musique me direz vous ? Et bien on est sur du blues feel good, d’ailleurs plus soul -folk, du genre qui donne le sourire, le sien étant communicatif. Le genre qu’on peut écouter le matin en partant pour le travail pour passer une belle journée. Accompagné ce soir-là sur scène par un groupe parisien quelque peut improvisé autour de son tour manager Max Genouel (également membre des Lowland Brothers qu’on vous présentera bientôt!) en quelques jours à peine (et une unique repet le matin même!) pour ce dernier concert français.

Joie communicative et humilité, il nous raconte que dans 2 jours il va enfin rentrer en Ouganda après 7 ans sans avoir vu sa famille et ses parents, il termine le concert les bras en l’air tel un prêcheur ayant fini son sermon, on se dit alors que la vie est belle !

QUINN DEVEAUX

On continue dans la joie et la bonne humeur avec Quinn DeVeaux et son blues très soul et funk du bayou. Biberonné au RnB des 80’s par sa mère, au classic rock par son père, avec une grand-mère chanteuse de jazz qui l’a initié aux chants d’église, on peut dire qu’il était pour le moins prédestiné. 

Deuxième grand sourire de la soirée, on sent un peu plus de maturité et d’expérience de la scène de sa part comparé à Jon Muq et en effet sa discographie commence en 2008. Même sans cuivres, l’artiste est très bien entouré du groupe The White Bats, et ce grâce à l’intermédiaire du tourneur commun Raymuse Agency. Leur complicité non feinte faisait plaisir à voir (et à entendre !).

Un set énergique, dansant, groovy, vraiment soul/funk que le What I’d Say de Ray Charles bluffant viendra (presque) clore avant un très joli Holy.

On vous recommande fortement de suivre ce festival toujours pourvoyeur de belles découvertes, qui nous aura redonné le sourire en ce samedi soir pluvieux !

words and photos : Caroline Landré