Live Reports

DECASIA – SUPERSONIC, PARIS : LIVE REPORT EN FRANCAIS

Bon, avant toute chose, il faut admettre qu’on ne savait rien au sujet de Decasia avant qu’Angie de NRV Promotion ne nous ait donné le feu vert pour aller couvrir leur concert, deux jours avant l’événement. Parfois, c’est comme ça que ça marche. Heureusement, on avait pas mal d’heures à tuer.

Mercredi midi, en gueule de bois et affalé sur le canapé, à tel point que le Face ID de mon téléphone ne me reconnaissait pas, on s’est plongé dans une écoute frénétique. On a englouti l’album de Decasia, An Endless Feast for Hyenas, en boucle pendant quelques heures, avant de retourner en 2017 avec leur EP The Lord is Gone. De temps en temps, je hurlais de l’autre côté de la pièce pour ordonner à Hutch, tout aussi inerte que moi, d’écouter un morceau en particulier. En fin de compte, on était d’accord : c’était exactement le genre de musique dont on avait besoin. Du « stoner doom » et du « heavy psych ». J’en reprendrai bien encore oui, merci bien. 

Originaire de Nantes, à seulement 30 kms de l’antre légendaire du monde du métal en France, Clisson, Decasia est un groupe composé de Maxime Richard au chant et à la guitare, Geoffrey Riberry à la batterie et Fabien Proust à la basse. Maintenant, on le sait.

Passons directement à vendredi soir, au Supersonic, dans le 12e arrondissement. Partageant la scène avec Greyborn (qu’on a raté de peu, mais qui avaient l’air très bons) et la tête d’affiche My Diligence (qu’on a pu apprécier depuis le bar à l’étage), Decasia se sont montrés à 21h et quelques pour installer leur matériel, tandis qu’on discutait, depuis le petit coin sous les fenêtres, du genre de public qu’ils attiraient. Mais puisqu’on est des geeks de matériel, notre attention était surtout portée sur la scène plutôt que sur l’audience. Non seulement on était excités comme des gosses à la vue de housses de guitare qui laissaient apparaître une Gibson SG et une Rickenbacker, mais on était aussi très intrigués par la composition assez recherchée des pédales et des enceintes sur la scène. Tout ceci était déjà fort intéressant. Si rien d’autre n’était à retenir de cette soirée, au moins, on avait l’assurance d’en tirer de belles photos.

Mais toutes ces réflexions et ces observations furent immédiatement balayées hors de nos esprits dès lors que le groupe a commencé son set, avec une chose qui, malgré notre immersion dans leur répertoire durant les dernières 48 heures, nous était complètement inconnue. Ils avaient promis à leurs fans sur les réseaux sociaux qu’ils auraient droit à une surprise, et il s’est avéré que la surprise est survenue tout de suite, sous la forme d’une chanson inédite. Une ouverture folle.

À partir de là, leur setlist était principalement basée sur les titres de l’excellent album Hyenas. Tenant la promesse des versions studio, l’intensité des titres joués devant nous et l’ambiance du concert les propulsèrent à un autre niveau, sans grande surprise. La musique de Decasia peut être considérée comme du « stoner doom » entre autres, mais une énergie s’en dégage, qu’on n’a, très honnêtement, jamais réussi à trouver en étant stoned. Même en étant complètement clean, à vrai dire.

Le bassiste Fabien Proust fait tonitruer sa Rickenbacker comme un John Entwistle déchaîné, le batteur Geoffrey Riberry est pile la personne qu’on veut voir derrière une batterie quand on veut jouer un groove aussi sinistre, et le jeu de guitare du chanteur Maxime Richard est instantanément mis à nu une fois qu’on le voit jouer avec les doigts, sans médiator – un style qui m’a toujours fasciné. Il était compliqué de savoir sur lequel des trois notre attention devait se porter, chacun d’entre eux étant si spectaculairement bon.

C’est pendant les moments relativement plus calmes qu’on a réalisé qu’on était en train d’écouter des artistes, et pas seulement dans le sens musical du terme. Decasia ont leur propre style. Il y avait une chose que je n’arrivais pas vraiment à cerner… jusqu’à ce que, quelques jours plus tard, j’ai appris par exemple que les si bonnes pédales et enceintes qui étaient sur scène, avaient été construites par le chanteur Maxime lui-même, et que le visuel impressionnant de l’album avait été créé par le groupe. Decasia incarne une créativité globale qui transparaît où et quand il faut : dans la musique.

C’est pendant les moments relativement plus calmes qu’on a réalisé qu’on était en train d’écouter des artistes, et pas seulement dans le sens musical du terme. Decasia ont leur propre style. Il y avait une chose que je n’arrivais pas vraiment à cerner… jusqu’à ce que, quelques jours plus tard, j’ai appris par exemple que les si bonnes pédales et enceintes qui étaient sur scène, avaient été construites par le chanteur Maxime lui-même, et que le visuel impressionnant de l’album avait été créé par le groupe. Decasia incarne une créativité globale qui transparaît où et quand il faut : dans la musique.

C’était un sacré concert mais il s’est passé trop vite ! L’atmosphère si fermée de claustrophobie euphorique du Supersonic était le lieu parfait pour ce court mais grandiloquent deuxième show de la soirée. Les fans du groupe ont adoré et les nouvelles recrues, comme nous-mêmes, furent immédiatement séduites.

Le Hellfest se rapproche. On sait bien que vous n’aviez pas besoin d’une autre raison pour vous y rendre, mais on vous en donne une quand même : Decasia ouvriront la Valley Stage le samedi 17 juin, donc si vous venez, assurez-vous bien d’y être tôt (ou ne vous couchez tout simplement pas la veille), et jetez-y une oreille.